Redécouvrir Lyon

Qui est l'Homme de la Roche du quai Pierre Scize ?

Publié le
11/5/2024

Oyez, oyez ! Chers Lyonnais, le Petit Paumé vous offre la solution à une énigme qui turlupine certainement certains (beaucoup) d’entre vous. Vous avez sans doute aperçu une statue de pierre devant une grotte béante sur les quais (dits "Pierre Scize") de Saône en hommage au « Bon Allemand». Laissez-nous vous conter l’admirable histoire de Jean Kleberger, marchand de métier, philanthrope et bienfaiteur.

Comptes (et) secrets en Suisse

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‍@Wikipédia

Notre homme naquit dans une bonne famille de Nuremberg en l’an de grâce 1485. Grand commerçant, il épouse en 1528 la gente dame Felicitas, fille d’un notable de la ville. L’heureux (et fort-thuné) couple parcourut alors les belles villes de Genève et de Berne, marchandant, et s’enrichissant.

Malheureusement, l’amour ne dura ici pas trois ans mais seulement deux puisque Felicitas mourut en 1530. Néanmoins, en 1535, Jean se remarie avec Pelonne de Bonzin, renommée plus tard la Belle Allemande, avec qui il a un fils David en 1538.

Il fut dit que notre Bon Allemand devint le premier grand financier allemand au sens moderne du terme. Mais qu’il ne soit pas dit de l’esprit de Jean (ou Johan, Johannes ou Hans) Kleberger (ou Kleeberger, Cleberge ou Cleberg ) qu’il fut asservi par quelque cupidité ! Le gentilhomme se montrait généreux envers les institutions hospitalières et le bon peuple qu’il croisait sur son chemin !

Les Lyonnais disaient déjà cher !

S’il est vrai que la presse naquit à Nuremberg, c’est à Lyon, cœur d’Europe, que l’on vendait le plus de livres. À l’époque, le marchand allemand travaillait pour la maison Imhoff dont l’une des filiales se situait à Lyon. Comme le papier, le marchand allemand voyagea jusqu’à cette cité au centre des échanges du monde (les Amériques n’ayant point été découvertes en ces temps reculés, nous ne pourrions remettre en cause cette vision européano-centrée sans anachronisme, n.d.l.r).

Était-ce la providence qui l’avait envoyée ? Nul ne sait, mais notre généreux donateur arriva à temps pour sauver Lyon de «La Grande Cherté», lorsque le prix du blé dépassa l’entendement des petites gens. Le clergé lui-même en appela à la ville, déclarant qu’il ne pouvait seul subvenir aux besoins des pauvres. Et lorsque gronde la colère populaire, tout un chacun sait que le serviteur peut se retourner contre le maître : seul le chaos et le vilain y gagnent. Fort heureusement, un homme inscrivit  «un marchand allemand, 500 livres » en première ligne de la souscription. Messieurs, mesdames, voici l’histoire vraie Jean Kleberger qui acheta la paix sociale et sauva notre bon et juste système d’une odieuse révolte !

Un hommage bien mérité

Aujourd’hui, au n° 61 du « quai Pierre Scize », vous pouvez admirer dans une grotte « l’Homme de la Roche ». Autrefois, cette statue était en bois et représentait un bienfaiteur de Lyon anonyme. Néanmoins, depuis 1842, l’homme est clairement identifié comme étant Jean Kleberger, et suite à de nombreux remplacements, elle a finalement était sculptée en pierre par Bonnaire, sculpteur dont l'atelier se situe sur le même quai « Pierre Scize ». Son inauguration a lieu le 16 septembre 1849 ; un moyen d’honorer celui qui a sauvé tant de Lyonnais.

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Axelle
11/5/2024
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Qui est l'Homme de la Roche du quai Pierre Scize ?

Publié le.

11/5/2024

statut en pierre au quai Pierre Scize

Oyez, oyez ! Chers Lyonnais, le Petit Paumé vous offre la solution à une énigme qui turlupine certainement certains (beaucoup) d’entre vous. Vous avez sans doute aperçu une statue de pierre devant une grotte béante sur les quais (dits "Pierre Scize") de Saône en hommage au « Bon Allemand». Laissez-nous vous conter l’admirable histoire de Jean Kleberger, marchand de métier, philanthrope et bienfaiteur.

Comptes (et) secrets en Suisse

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‍@Wikipédia

Notre homme naquit dans une bonne famille de Nuremberg en l’an de grâce 1485. Grand commerçant, il épouse en 1528 la gente dame Felicitas, fille d’un notable de la ville. L’heureux (et fort-thuné) couple parcourut alors les belles villes de Genève et de Berne, marchandant, et s’enrichissant.

Malheureusement, l’amour ne dura ici pas trois ans mais seulement deux puisque Felicitas mourut en 1530. Néanmoins, en 1535, Jean se remarie avec Pelonne de Bonzin, renommée plus tard la Belle Allemande, avec qui il a un fils David en 1538.

Il fut dit que notre Bon Allemand devint le premier grand financier allemand au sens moderne du terme. Mais qu’il ne soit pas dit de l’esprit de Jean (ou Johan, Johannes ou Hans) Kleberger (ou Kleeberger, Cleberge ou Cleberg ) qu’il fut asservi par quelque cupidité ! Le gentilhomme se montrait généreux envers les institutions hospitalières et le bon peuple qu’il croisait sur son chemin !

Les Lyonnais disaient déjà cher !

S’il est vrai que la presse naquit à Nuremberg, c’est à Lyon, cœur d’Europe, que l’on vendait le plus de livres. À l’époque, le marchand allemand travaillait pour la maison Imhoff dont l’une des filiales se situait à Lyon. Comme le papier, le marchand allemand voyagea jusqu’à cette cité au centre des échanges du monde (les Amériques n’ayant point été découvertes en ces temps reculés, nous ne pourrions remettre en cause cette vision européano-centrée sans anachronisme, n.d.l.r).

Était-ce la providence qui l’avait envoyée ? Nul ne sait, mais notre généreux donateur arriva à temps pour sauver Lyon de «La Grande Cherté», lorsque le prix du blé dépassa l’entendement des petites gens. Le clergé lui-même en appela à la ville, déclarant qu’il ne pouvait seul subvenir aux besoins des pauvres. Et lorsque gronde la colère populaire, tout un chacun sait que le serviteur peut se retourner contre le maître : seul le chaos et le vilain y gagnent. Fort heureusement, un homme inscrivit  «un marchand allemand, 500 livres » en première ligne de la souscription. Messieurs, mesdames, voici l’histoire vraie Jean Kleberger qui acheta la paix sociale et sauva notre bon et juste système d’une odieuse révolte !

Un hommage bien mérité

Aujourd’hui, au n° 61 du « quai Pierre Scize », vous pouvez admirer dans une grotte « l’Homme de la Roche ». Autrefois, cette statue était en bois et représentait un bienfaiteur de Lyon anonyme. Néanmoins, depuis 1842, l’homme est clairement identifié comme étant Jean Kleberger, et suite à de nombreux remplacements, elle a finalement était sculptée en pierre par Bonnaire, sculpteur dont l'atelier se situe sur le même quai « Pierre Scize ». Son inauguration a lieu le 16 septembre 1849 ; un moyen d’honorer celui qui a sauvé tant de Lyonnais.

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