Redécouvrir Lyon

On part à la découverte de l’histoire des gones !

Publié le
13/1/2024

Combien de fois j’ai entendu dans la cour du collège “je suis un bad gone, un vrai, moi.” //lever des deux bras de façon perpendiculaire comme pour montrer des biceps qui sont pour le moment comme les hormones à cet âge : pas encore très apparents//. Parisien fraîchement arrivé sur la terre de Lugdunum, mon intégration au sein des gones ne fut pas aussi simple que je le pensais. Être le meilleur goal des Cm1 ? Inutile. Être le clown de la classe ? Pas très malin sachant que la star de la ville est un guignol… Je suis donc allé voir mon délégué, qui a pris alors son rôle très au sérieux ! Pour m’intégrer il fallait que je sache ce qu’était exactement un gone. Il prit un temps pour réfléchir, mit ses lunettes, saisit un stylo velleda et me dit : 

Leçon n°1 : Définition et étymologie. 

Le nom “gone” est dans les dictionnaires francoprovençal les plus récents. Deux hypothèses s’affrontent quant à son origine :

  • Soit par le sens de « robe, habit », qui s’étend au sens d’« habillé n’importe comment ». On le fait venir du latin gunna (« pelisse, robe d’enfant ») ou encore du gaulois gunna (« pelisse, robe »). Ce sens se retrouve dans l’ancien français gonne (« robe »), dans le français lyonnais gauné à partir du francoprovençal gona, et dans le verbe se goner, qui lui est directement issu.

  • Soit par le sens d’« enfant », filiation soutenue par Nizier du Puitspelu, qui indique une formation similaire pour arton, directement à partir du grec ancien γόνος, gonos (« enfant ») par un apport récent (de 2-3 siècles).

Le gone est un nom masculin qui définissait un enfant de Lyon, et qui aujourd’hui est la façon dont on appelle les Lyonnais plus généralement. Pour l’anecdote, on dit des Lyonnaises que ce sont des “ fenottes”. 

Leçon n°2 : Pour la petite histoire… 

© Jean-Claude Golvin

« Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ. Toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur.”. Cette phrase on l’a entendue et ré-entendue, mais elle n'est pas si fausse ! Eh oui, désolé pour les plus gaulois d’entre vous mais Lugdunum était bien romaine à un moment. Et comme notre cher Kylian Mbappé aime si bien dire “Ils ont marqué l’histoire de leur empreinte”. Dans le patois de l’époque, deux mots sont restés : Arton, qui voudrait dire “pain” ( le truc avec du blé là) et Gone donc, qui nous intéresse aujourd’hui.  “Gone” vient alors du patois gréco-romain de l’époque de Lugdunum.  

Leçon n°3 : et maintenant, quid ? 

Ceux qui popularisent désormais ce surnom issu de l’argot lyonnais, sont les supporters de l’Olympique lyonnais. Le plus ancien des collectifs d’ultra-supporters s’est d’ailleurs appelé “les Bad Gones”. Ils assument complètement leur rôle de “mauvais garçon” ou de perturbateurs lors de matchs des grands soirs. Dans leur virage nord qu’ils occupent depuis toujours, on les entend de la 1ère à la 90e + 9 minutes de jeu s’il y en a une. 

© Bad gones

“Leçons terminées. Tu peux partir en paix désormais, tu as la bénédiction de ton délégué”. J’ai alors appris par cœur les leçons et petit à petit cela a fonctionné ! De Titi parisien moqué j’étais devenu un bad gone confirmé. 

Alors si toi aussi tu ne savais pas ce qu'était un gone, j’espère que cet article a pu t’aider. 

Fypou

Crédits image principale : © Tribu des gones

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Axelle
13/1/2024
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On part à la découverte de l’histoire des gones !

Publié le.

7/2/2023

affiche historique des gones

Combien de fois j’ai entendu dans la cour du collège “je suis un bad gone, un vrai, moi.” //lever des deux bras de façon perpendiculaire comme pour montrer des biceps qui sont pour le moment comme les hormones à cet âge : pas encore très apparents//. Parisien fraîchement arrivé sur la terre de Lugdunum, mon intégration au sein des gones ne fut pas aussi simple que je le pensais. Être le meilleur goal des Cm1 ? Inutile. Être le clown de la classe ? Pas très malin sachant que la star de la ville est un guignol… Je suis donc allé voir mon délégué, qui a pris alors son rôle très au sérieux ! Pour m’intégrer il fallait que je sache ce qu’était exactement un gone. Il prit un temps pour réfléchir, mit ses lunettes, saisit un stylo velleda et me dit : 

Leçon n°1 : Définition et étymologie. 

Le nom “gone” est dans les dictionnaires francoprovençal les plus récents. Deux hypothèses s’affrontent quant à son origine :

  • Soit par le sens de « robe, habit », qui s’étend au sens d’« habillé n’importe comment ». On le fait venir du latin gunna (« pelisse, robe d’enfant ») ou encore du gaulois gunna (« pelisse, robe »). Ce sens se retrouve dans l’ancien français gonne (« robe »), dans le français lyonnais gauné à partir du francoprovençal gona, et dans le verbe se goner, qui lui est directement issu.

  • Soit par le sens d’« enfant », filiation soutenue par Nizier du Puitspelu, qui indique une formation similaire pour arton, directement à partir du grec ancien γόνος, gonos (« enfant ») par un apport récent (de 2-3 siècles).

Le gone est un nom masculin qui définissait un enfant de Lyon, et qui aujourd’hui est la façon dont on appelle les Lyonnais plus généralement. Pour l’anecdote, on dit des Lyonnaises que ce sont des “ fenottes”. 

Leçon n°2 : Pour la petite histoire… 

© Jean-Claude Golvin

« Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ. Toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d’irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur.”. Cette phrase on l’a entendue et ré-entendue, mais elle n'est pas si fausse ! Eh oui, désolé pour les plus gaulois d’entre vous mais Lugdunum était bien romaine à un moment. Et comme notre cher Kylian Mbappé aime si bien dire “Ils ont marqué l’histoire de leur empreinte”. Dans le patois de l’époque, deux mots sont restés : Arton, qui voudrait dire “pain” ( le truc avec du blé là) et Gone donc, qui nous intéresse aujourd’hui.  “Gone” vient alors du patois gréco-romain de l’époque de Lugdunum.  

Leçon n°3 : et maintenant, quid ? 

Ceux qui popularisent désormais ce surnom issu de l’argot lyonnais, sont les supporters de l’Olympique lyonnais. Le plus ancien des collectifs d’ultra-supporters s’est d’ailleurs appelé “les Bad Gones”. Ils assument complètement leur rôle de “mauvais garçon” ou de perturbateurs lors de matchs des grands soirs. Dans leur virage nord qu’ils occupent depuis toujours, on les entend de la 1ère à la 90e + 9 minutes de jeu s’il y en a une. 

© Bad gones

“Leçons terminées. Tu peux partir en paix désormais, tu as la bénédiction de ton délégué”. J’ai alors appris par cœur les leçons et petit à petit cela a fonctionné ! De Titi parisien moqué j’étais devenu un bad gone confirmé. 

Alors si toi aussi tu ne savais pas ce qu'était un gone, j’espère que cet article a pu t’aider. 

Fypou

Crédits image principale : © Tribu des gones

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