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Histoire de Lyon : Le cimetière de Loyasse

Publié le
13/1/2024

Parce que notre belle ville Lumière a encore ses secrets d’histoire et parce qu’on ne se lasse pas de découvrir Lyon plus en profondeur, le Petit Paumé s’improvise historien et évoque aujourd’hui le cimetière de Loyasse, plus ancien cimetière en activité de Lyon, situé dans le 5ème arrondissement.

Le “Père-Lachaise lyonnais”, le “cimetière des riches”, le lieu de sépulture des grandes familles lyonnaises… Le cimetière de Loyasse est connu sous de nombreux sobriquets. Mais ce que l’on en retient avant tout, c’est qu’il s’agit du plus ancien cimetière lyonnais en activité ! Créé en 1807, il n’a jamais cessé d’accueillir les corps des lyonnais(es) morts au fil des décennies.

Une nécessité au début du 19ème siècle

A la fin du 18ème siècle en effet, la ville fait face à un grand problème d’inhumation : du fait de la croissance démographique, les cimetières au centre des villes et proches des églises sont bondés. Surviennent alors des soucis sanitaires de plus en plus insupportables : il incombe aux autorités de trouver une solution dès l’ordonnance royale de Louis XVI du 10 mars 1776, mais surtout depuis le décret impérial du 12 juin 1804. Ce dernier est d’ailleurs l‘origine de nos cimetières modernes : comme l’explique très clairement le site dédié au patrimoine lyonnais, “toutes les inhumations doivent désormais être individuelles, hors les murs et éloignées de 30 à 40 mètres de l’enceinte de la ville, de préférence sur un terrain en hauteur”.

Dès 1806, le Conseil Municipal adopte les trois sites de Loyasse, Montchat et Croix-Rousse comme les futurs lieux de trois cimetières. Finalement, les péripéties de l’histoire arrêteront les plans pour Montchat et Croix-Rousse, alors que les premières inhumations à Loyasse sont enregistrées en 1808. Aujourd’hui, le plus ancien tombeau conservé à Loyasse est celui de Philibert Jambon, inventeur de la prothèse externe mécanique, qui sommeille là depuis 1809.

Des extensions successives

@ Lyon.fr

Comme on le voit sur le croquis ci-dessus, le cimetière est composé de différentes parties. Selon les plans initiaux de l’architecte Joseph Gay, la partie dite “ancienne” compte des tombes alignées de manière symétrique autour d’un cercle central. Puis, parmi les extensions successives, notons la création du Carré des Prêtres, espace spécifique du lieu et réservé aux sépultures des ecclésiastiques. Plus tard, en 1853, la partie dite “nouvelle” est construite, de l’autre côté de la rue Cardinal Gerlier.

Diversité, hauteur et vue imprenable

Si l’on vous parle aujourd’hui de ce site, c’est que, comme un parisien le ferait dans les allées du Père Lachaise, cimetière de quatre ans son aîné situé dans la capitale, on peut se balader dans les allées du cimetière de Loyasse pour diverses raisons :

  • Sa vue imprenable depuis les hauteurs de la ville, à deux pas de Fourvière

@ lyondesgones.com

  • La diversité précieuse des styles de ses monuments : on trouve en effet tout aussi bien des tombes en forme de pyramides, à l’instar de celle de Maître Philippe -constamment fleurie-, des effigies, des monuments de styles Art déco, néo-classiques ou encore néo-gothiques. Pour vous en faire une rapide idée, visitez donc le site de lelyondesgones, qui a récolté de très nombreuses photos aux quatres coins du cimetière.

Tombe d’Edouard Herriot @ lyon-visite.info

  • Les illustres noms de personnalités et/ou familles lyonnaises qui y reposent. La ville de Lyon en donne d’ailleurs une liste non exhaustive qui résonne fortement dans la tête de tout lyonnais : “des maires comme Edouard HERRIOT (1905-1957) ou Antoine GAILLETON (1881-1900), des médecins comme Marc Antoine PETIT, Amédée BONNET, ou
  • Sébastien DES GUIDI, des militaires comme le Général MOUTON DUVERNET, le Colonel GORDON, des politiques tels que François-Aimé de LAURENCIN, ou Emmanuel Louis Marie Guignard, vicomte de Saint-Priest, des personnages comme Maitre Philippe ou Jean Baptiste WILLERMOZ dont la réputation a dépassé nos frontières…”.
  • Ou encore les sculptures funéraires de Jean-François Legendre-Héral, sculpteur et professeur de sculpture à l’École spéciale des arts de dessin de Lyon, qui a dédié plusieurs de ses oeuvres aux familles de défunts lyonnais, dont Jeune femme sur la tombe de la famille Monnier datant de 1827, et Ange priant de 1835 surmontant la tombe d’Antoine Pinet, comme le rappelle la page Wikipedia du cimetière.

Ainsi, vous l’aurez compris, le cimetière de Loyasse est un lieu lyonnais bien atypique. Si sa raison d’être est initialement tragique, on peut s’y balader pour des raisons bien plus joyeuses, afin de se plonger dans l’histoire de notre chère ville et d’admirer les oeuvres sculpturales et architecturales des générations passées.

Nous vous invitons à aller y faire un tour et à prendre quelques photos, et si vous manquez d’inspiration pour les semaines à venir, jetez donc un coup d’oeil à notre série Autour de Lyon. On se régale à l’écrire pour vous !

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Axelle
13/1/2024
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Histoire de Lyon : Le cimetière de Loyasse

Publié le.

20/7/2020

Parce que notre belle ville Lumière a encore ses secrets d’histoire et parce qu’on ne se lasse pas de découvrir Lyon plus en profondeur, le Petit Paumé s’improvise historien et évoque aujourd’hui le cimetière de Loyasse, plus ancien cimetière en activité de Lyon, situé dans le 5ème arrondissement.

Le “Père-Lachaise lyonnais”, le “cimetière des riches”, le lieu de sépulture des grandes familles lyonnaises… Le cimetière de Loyasse est connu sous de nombreux sobriquets. Mais ce que l’on en retient avant tout, c’est qu’il s’agit du plus ancien cimetière lyonnais en activité ! Créé en 1807, il n’a jamais cessé d’accueillir les corps des lyonnais(es) morts au fil des décennies.

Une nécessité au début du 19ème siècle

A la fin du 18ème siècle en effet, la ville fait face à un grand problème d’inhumation : du fait de la croissance démographique, les cimetières au centre des villes et proches des églises sont bondés. Surviennent alors des soucis sanitaires de plus en plus insupportables : il incombe aux autorités de trouver une solution dès l’ordonnance royale de Louis XVI du 10 mars 1776, mais surtout depuis le décret impérial du 12 juin 1804. Ce dernier est d’ailleurs l‘origine de nos cimetières modernes : comme l’explique très clairement le site dédié au patrimoine lyonnais, “toutes les inhumations doivent désormais être individuelles, hors les murs et éloignées de 30 à 40 mètres de l’enceinte de la ville, de préférence sur un terrain en hauteur”.

Dès 1806, le Conseil Municipal adopte les trois sites de Loyasse, Montchat et Croix-Rousse comme les futurs lieux de trois cimetières. Finalement, les péripéties de l’histoire arrêteront les plans pour Montchat et Croix-Rousse, alors que les premières inhumations à Loyasse sont enregistrées en 1808. Aujourd’hui, le plus ancien tombeau conservé à Loyasse est celui de Philibert Jambon, inventeur de la prothèse externe mécanique, qui sommeille là depuis 1809.

Des extensions successives

@ Lyon.fr

Comme on le voit sur le croquis ci-dessus, le cimetière est composé de différentes parties. Selon les plans initiaux de l’architecte Joseph Gay, la partie dite “ancienne” compte des tombes alignées de manière symétrique autour d’un cercle central. Puis, parmi les extensions successives, notons la création du Carré des Prêtres, espace spécifique du lieu et réservé aux sépultures des ecclésiastiques. Plus tard, en 1853, la partie dite “nouvelle” est construite, de l’autre côté de la rue Cardinal Gerlier.

Diversité, hauteur et vue imprenable

Si l’on vous parle aujourd’hui de ce site, c’est que, comme un parisien le ferait dans les allées du Père Lachaise, cimetière de quatre ans son aîné situé dans la capitale, on peut se balader dans les allées du cimetière de Loyasse pour diverses raisons :

  • Sa vue imprenable depuis les hauteurs de la ville, à deux pas de Fourvière

@ lyondesgones.com

  • La diversité précieuse des styles de ses monuments : on trouve en effet tout aussi bien des tombes en forme de pyramides, à l’instar de celle de Maître Philippe -constamment fleurie-, des effigies, des monuments de styles Art déco, néo-classiques ou encore néo-gothiques. Pour vous en faire une rapide idée, visitez donc le site de lelyondesgones, qui a récolté de très nombreuses photos aux quatres coins du cimetière.

Tombe d’Edouard Herriot @ lyon-visite.info

  • Les illustres noms de personnalités et/ou familles lyonnaises qui y reposent. La ville de Lyon en donne d’ailleurs une liste non exhaustive qui résonne fortement dans la tête de tout lyonnais : “des maires comme Edouard HERRIOT (1905-1957) ou Antoine GAILLETON (1881-1900), des médecins comme Marc Antoine PETIT, Amédée BONNET, ou
  • Sébastien DES GUIDI, des militaires comme le Général MOUTON DUVERNET, le Colonel GORDON, des politiques tels que François-Aimé de LAURENCIN, ou Emmanuel Louis Marie Guignard, vicomte de Saint-Priest, des personnages comme Maitre Philippe ou Jean Baptiste WILLERMOZ dont la réputation a dépassé nos frontières…”.
  • Ou encore les sculptures funéraires de Jean-François Legendre-Héral, sculpteur et professeur de sculpture à l’École spéciale des arts de dessin de Lyon, qui a dédié plusieurs de ses oeuvres aux familles de défunts lyonnais, dont Jeune femme sur la tombe de la famille Monnier datant de 1827, et Ange priant de 1835 surmontant la tombe d’Antoine Pinet, comme le rappelle la page Wikipedia du cimetière.

Ainsi, vous l’aurez compris, le cimetière de Loyasse est un lieu lyonnais bien atypique. Si sa raison d’être est initialement tragique, on peut s’y balader pour des raisons bien plus joyeuses, afin de se plonger dans l’histoire de notre chère ville et d’admirer les oeuvres sculpturales et architecturales des générations passées.

Nous vous invitons à aller y faire un tour et à prendre quelques photos, et si vous manquez d’inspiration pour les semaines à venir, jetez donc un coup d’oeil à notre série Autour de Lyon. On se régale à l’écrire pour vous !

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