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Lyon et ses Merveilles : l'Histoire de l'Hôtel-Dieu

Publié le
13/1/2024

L’Hôtel-Dieu de Lyon a été pendant plusieurs siècles le théâtre de grandes découvertes médicales. Aujourd'hui reconverti en immense centre commercial, il a depuis toujours participé au rayonnement de la ville.

L’hôpital du Pont du Rhosne est construit au XIIème siècle, peu après la construction du Pont traversant le fleuve. Le Pont étant un lieu de passage important pour les voyageurs, l’hôpital était situé à un point stratégique pour les recueillir le temps de quelques nuits. Au Moyen-Âge, les hôpitaux ne prennent pas seulement en charge les malades mais sont un lieu d’accueil pour les pèlerins, les marchands, les mendiants ou encore ceux qui fuient la guerre. La charité est une vertu très importante à cette époque puisqu’aider les pauvres est une manière d’assurer son salut, d’obtenir son passe pour le paradis. Au-delà de procurer des soins aux corps, l’hôpital avait avant tout comme mission de prendre soin des âmes en partageant les enseignements catholiques.

Durant la Renaissance, le travail à l’hôpital fait émerger quelques progrès médicaux. On commence notamment à émettre plusieurs hypothèses sur l’hygiène et en particulier l’idée novatrice selon laquelle les infections ne se transmettent pas uniquement par l’air mais par le contact avec d’autres objets. Les soignants commencent alors à passer les instruments comme les scalpels à la flamme ou à laver le linge différemment. Ces progrès sont une véritable révolution pour la médecine et son avenir.






Mais ces progrès ne suffisent pas à rendre l’hôpital prospère. À la fin du XVIème siècle, les places manquent et la situation financière est catastrophique. Le Consul de la ville prend alors la décision de confier la gestion de l’hôpital a des notables bénévoles qui le financent avec leur fortune. De nombreux donateurs apportent également une aide financière, leur nom est d’ailleurs inscrit sur la Cour d’Honneur de l’Hôtel-Dieu. C’est un signe de reconnaissance envers leur générosité qui leur permet d’élever leur prestige social par la même occasion. Par ailleurs, plusieurs commerces étaient, déjà à l’époque, installés au sein de l’Hôtel-Dieu et à ses alentours. Les loyers qu’ils payaient participaient au financement de l’hôpital.

Au XVIIIème siècle, la ville se modernise et l’Hôtel Dieu avec. Il est décidé d’agrandir l’hôpital qui va alors devenir une véritable vitrine pour Lyon. Jacques Germain Soufflot, l’architecte du Panthéon, est chargé du projet. Il construit cette majestueuse façade de 300 mètres de long ainsi que le dôme qui y triomphe. Les travaux dureront 20 ans. Cet Hôtel-Dieu remis à neuf va devenir un véritable berceau des progrès médicaux. A la fin du XVIIIème, l’Hôtel-Dieu lyonnais a le taux de mortalité le plus bas de tous les Hôtels-Dieu du royaume de France. Pendant la Révolution française, l’hôpital qui représente alors le catholicisme est attaqué et en parti détruit et pillé.







Durant le XIXème siècle, l’hôpital reprend de l’aile et crée le premier concours de chirurgiens majors. C’est un des premiers lieux mettant en avant la hiérarchie au sein du milieu hospitalier, notamment par le prisme du concours. Le dévouement des médecins est alors sans limite : ils s’engagent à rester célibataires et résident à l’hôpital. Ce système leur permet en échange d’avoir un accès illimité aux ressources de l’hôpital et de pouvoir étudier et faire des recherches autant qu’ils le souhaitent. À cette époque, on commence à chasser ceux qui résident à l’hôpital à cause de leur pauvreté pour ne garder que les malades qui sont au cœur du progrès, de l’étude et de l’instruction. Les thèses de Claude Bernard, professeur au Collège de France à Paris, sont notamment appliquées à la chirurgie. On découvre par exemple la capacité régénératrice d’un os cassé. Les progrès en hygiène sont également extrêmement importants, notamment dans le cadre des actes chirurgicaux. Le premier service de radiologie français est également créé avec la contribution des Frères Lumières dans les recherches à propos des rayons X.


Durant le XXème siècle, l’Hôtel-Dieu fait face à la guerre. Après la première guerre mondiale, le dentiste Albéric Pont est devenu un pionnier de la chirurgie maxillo-faciale et il redonne leur visage à des milliers de gueules cassées dans cet hôpital.

En 1944, durant la libération, des miliciens français se réfugient sous l’hôpital et déclenchent des tires contre les Alliés. Le dôme prend feu et est détruit. Il est reconstruit en 1966. Après la guerre, la France fait face à un baby-boom et la maternité est bondée. Le dévouement des sœurs hospitalières est sans équivoque et elles obtiennent peu à peu de véritables diplômes au même titre que les infirmières.






Finalement, l’Hôtel-Dieu ferme définitivement en 2007 après avoir été maintes fois sauvé. Sa fermeture est liée à un manque de place et une nouvelle organisation de la médecine dans les années 80. Il renaît en 2018, entièrement restauré, après presque 1000 années de vie hospitalière.



Alice

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Lyon et ses Merveilles : l'Histoire de l'Hôtel-Dieu

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1/6/2021

L’Hôtel-Dieu de Lyon a été pendant plusieurs siècles le théâtre de grandes découvertes médicales. Aujourd'hui reconverti en immense centre commercial, il a depuis toujours participé au rayonnement de la ville.

L’hôpital du Pont du Rhosne est construit au XIIème siècle, peu après la construction du Pont traversant le fleuve. Le Pont étant un lieu de passage important pour les voyageurs, l’hôpital était situé à un point stratégique pour les recueillir le temps de quelques nuits. Au Moyen-Âge, les hôpitaux ne prennent pas seulement en charge les malades mais sont un lieu d’accueil pour les pèlerins, les marchands, les mendiants ou encore ceux qui fuient la guerre. La charité est une vertu très importante à cette époque puisqu’aider les pauvres est une manière d’assurer son salut, d’obtenir son passe pour le paradis. Au-delà de procurer des soins aux corps, l’hôpital avait avant tout comme mission de prendre soin des âmes en partageant les enseignements catholiques.

Durant la Renaissance, le travail à l’hôpital fait émerger quelques progrès médicaux. On commence notamment à émettre plusieurs hypothèses sur l’hygiène et en particulier l’idée novatrice selon laquelle les infections ne se transmettent pas uniquement par l’air mais par le contact avec d’autres objets. Les soignants commencent alors à passer les instruments comme les scalpels à la flamme ou à laver le linge différemment. Ces progrès sont une véritable révolution pour la médecine et son avenir.






Mais ces progrès ne suffisent pas à rendre l’hôpital prospère. À la fin du XVIème siècle, les places manquent et la situation financière est catastrophique. Le Consul de la ville prend alors la décision de confier la gestion de l’hôpital a des notables bénévoles qui le financent avec leur fortune. De nombreux donateurs apportent également une aide financière, leur nom est d’ailleurs inscrit sur la Cour d’Honneur de l’Hôtel-Dieu. C’est un signe de reconnaissance envers leur générosité qui leur permet d’élever leur prestige social par la même occasion. Par ailleurs, plusieurs commerces étaient, déjà à l’époque, installés au sein de l’Hôtel-Dieu et à ses alentours. Les loyers qu’ils payaient participaient au financement de l’hôpital.

Au XVIIIème siècle, la ville se modernise et l’Hôtel Dieu avec. Il est décidé d’agrandir l’hôpital qui va alors devenir une véritable vitrine pour Lyon. Jacques Germain Soufflot, l’architecte du Panthéon, est chargé du projet. Il construit cette majestueuse façade de 300 mètres de long ainsi que le dôme qui y triomphe. Les travaux dureront 20 ans. Cet Hôtel-Dieu remis à neuf va devenir un véritable berceau des progrès médicaux. A la fin du XVIIIème, l’Hôtel-Dieu lyonnais a le taux de mortalité le plus bas de tous les Hôtels-Dieu du royaume de France. Pendant la Révolution française, l’hôpital qui représente alors le catholicisme est attaqué et en parti détruit et pillé.







Durant le XIXème siècle, l’hôpital reprend de l’aile et crée le premier concours de chirurgiens majors. C’est un des premiers lieux mettant en avant la hiérarchie au sein du milieu hospitalier, notamment par le prisme du concours. Le dévouement des médecins est alors sans limite : ils s’engagent à rester célibataires et résident à l’hôpital. Ce système leur permet en échange d’avoir un accès illimité aux ressources de l’hôpital et de pouvoir étudier et faire des recherches autant qu’ils le souhaitent. À cette époque, on commence à chasser ceux qui résident à l’hôpital à cause de leur pauvreté pour ne garder que les malades qui sont au cœur du progrès, de l’étude et de l’instruction. Les thèses de Claude Bernard, professeur au Collège de France à Paris, sont notamment appliquées à la chirurgie. On découvre par exemple la capacité régénératrice d’un os cassé. Les progrès en hygiène sont également extrêmement importants, notamment dans le cadre des actes chirurgicaux. Le premier service de radiologie français est également créé avec la contribution des Frères Lumières dans les recherches à propos des rayons X.


Durant le XXème siècle, l’Hôtel-Dieu fait face à la guerre. Après la première guerre mondiale, le dentiste Albéric Pont est devenu un pionnier de la chirurgie maxillo-faciale et il redonne leur visage à des milliers de gueules cassées dans cet hôpital.

En 1944, durant la libération, des miliciens français se réfugient sous l’hôpital et déclenchent des tires contre les Alliés. Le dôme prend feu et est détruit. Il est reconstruit en 1966. Après la guerre, la France fait face à un baby-boom et la maternité est bondée. Le dévouement des sœurs hospitalières est sans équivoque et elles obtiennent peu à peu de véritables diplômes au même titre que les infirmières.






Finalement, l’Hôtel-Dieu ferme définitivement en 2007 après avoir été maintes fois sauvé. Sa fermeture est liée à un manque de place et une nouvelle organisation de la médecine dans les années 80. Il renaît en 2018, entièrement restauré, après presque 1000 années de vie hospitalière.



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