Le mâchon c’est quoi ?

Après une longue nuit de travail, les artisans de la soie, aussi appelés les canuts, cassaient la croûte le matin. Autour d’un bon plat chaud, ils se réunissaient et profitaient de ce moment de convivialité. Au menu, c’est assez simple : charcuterie, fromage, tripes et tout autre cuisine traditionnelle de notre chère ville, sans oublier un bon pot de vin. Tout ce qu’on aime, ici, à Lyon. Pour désigner ce moment particulier, on lui a donné un nom, celui de mâchon. Ce drôle de mot vient tout simplement du verbe mâcher. Un mot difficile à dire la bouche pleine…

Les Francs Mâchons

Non non, ce n’est pas une faute de frappe. Je ne parle pas des Francs-Maçons mais bien des Francs Mâchons. Vous penserez que c’est seulement un groupe de gens bien gourmands qui mâchonnent ensemble mais c’est en fait bien plus que ça. Les Francs Mâchons c’est une association dont le but est de faire perdurer la tradition du mâchon et s’assurer que ce bon repas soit accompagné de vins locaux du Beaujolais et du Mâconnais. Maçon, Mâcon, Mâchons… Ça va, vous ne vous perdez pas ? Alors continuons la petite explication !

Ils ont même mis en place des diplômes pour récompenser les établissements qui luttent pour conserver ces traditions lyonnaises, on en compte une cinquantaine.

Moi aussi je peux manger du mâchon ?

La réponse est oui ! Vous aussi, vous pourrez découvrir ou bien redécouvrir si vous connaissiez déjà, l’art de mâchonner. Pour cela, rien de mieux que de se procurer de la cervelle de canut, tablier de sapeur, andouillettes, grattons, tripes sans oublier fromage, saucisson et un bon liquide rouge comme on l’aime. Appelez vos amis, et mâchonnez ensemble pour faire comme les canuts et vous réunir dans un moment bien convivial.

Si votre truc c’est plus les restos alors voici quelques bonnes adresses : Au Petit Bouchon chez Georges, Café du Musée, La Gaité, Le Morgon et découvrez-en bien d’autres sur le site des Francs Mâchons.

Lyon c’est une ville de traditions

Pour finir en beauté, Bruno Benoît, spécialiste de la ville de Lyon, a plutôt bien résumé la situation : « Le mâchon lyonnais est la messe matinale des vrais gones. On y rompt le pain et on y boit le vin comme à l'office. Au-delà de la métaphore religieuse, le mâchon date du XIXe siècle, lorsque le monde de la soie, canuts ou marchands-fabricants, faisait une pause dans la matinée pour étancher la soif et couper la faim. Dans le mâchon se mêlent le réchauffé et les cochonnailles, le tout arrosé de pots de beaujolais. Il scelle la rencontre car, à Lyon, on ne se connaît pas tant qu'on n'a pas mangé ensemble. »